Eureka!

Depuis décembre 2011 que je suis obligé de saigner les circuits gazoil du moteur avant qu’il n’accepte de démarrer. Je n’ai jamais eu ce problème avant. C’est un travail méthodique, salissant et obligatoire à chaque fois que l’on doit se servir du moteur. Cette situation est aussi un danger potentiel, un problème de sécurité.                                    

Avec Alain, à Antigua et à Barbuda, j’ai aspiré le fond du réservoir, j’ai vidé, nettoyé méticuleusement la cloche du pré-filtre, changé le filtre fin.
Puis, en février, mouillés à St-Martin, parce que ça ne donnait pas de meilleurs résultats, j’ai remplacé le pré-filtre aussi.
Et à chaque fois je me disais: « cette fois ça y est, c’est réglé »
Et puis non, et j’ai recommencé… En mars, j’ai vu que la vis d’ouverture d’air de la cloche du pré-filtre suintait et que le diésel salissait le dessus.
Alors, j’ai remplacé le joint torique par un anneau en fibre du même diamètre et j’ai ajouté du scellant. « Cette fois ça y est… »
Pas si vite, pas encore.
Alors, au début avril, à Jost Van Dyke,  j’ai suivi des yeux et des doigts tous les boyaux et j’ai nettoyé très propre, j’ai pincé et tiré et là, j’ai vu que le boyau qui mène du pré-filtre à la pompe du filtre fin était fendu sous le collet. Alors là, j’ai crié bingo!, ça y est, j’en ai fini avec ce problème. J’ai remplacé le boyau de caoutchouc souple (comme celui d’une chambre à air pour vélo) car il fendait à chaque tentative de re-connexion. Manu et Michèle du voilier TEEPEE ont sacrifié (temporairement) le boyau de leur nourrice de secours.
Enfin plein d’espoir, le remplacement terminé,  je démarrais le moteur, celui-ci tourne pendant 3 secondes puis s’arrête.
La quantité de bulles d’air qui s’échappait à chaque purge était étonnante. D’où peut bien venir tout cet air. J’ai consulté Claude Gosselin, PHD, super guru en mécanique, Alain Fuchs qui a une énorme expérience en navigation hauturière, Bill Kennedy, pilote de Lear jet et de gros porteurs, marin et très versé en mécanique diésel, David, le grand manitou de Parts & Power à Road Town, Tortola…
Puis à Peter Island, je me suis dit que la pompe d’amenée de carburant sous le filtre fin était peut être obstruée d’impureté et bien que celle-ci soit scellée, je pourrais peut-être dégager ces saletés en soufflant dans les ouvertures.
En désassemblant la pompe du moteur, j’ai vu que le fil électrique, caché et protégé  était sectionné et que cette pompe ne fonctionnait plus… probablement depuis décembre.
Ça m’a pris un instant avant que j’appelle Dominique pour qu’elle vienne voir cela.
                                                             IMG_0359
Enfin je comprend et je peux corriger et réparer. Je suis excité. Je refais les connexions, je soude, je recouvre de tube thermo-rétractable et je réassemble, certain de mon coup.
Claude Gosselin, est d’accord que le problème est très probablement là:
 » Hello Yves,
 
Sur Azzar,(qui a exactement le même moteur) la pompe qui amène le caburant du réservoir au filtre fin est mécanique; ensuite, le carburant est aspire – ou reçu – par la pompe d’injection qui est à haute pression, alors que la 1ère est basse pression.
 
Il semble que la pompe d’injection soit assez puissante pour aspirer le carburant même si la pompe d’alimentation, électrique, est foutue. Si elle ne fonctionne pas, elle crée une restriction dans le circuit, apparemment plus particulièrement au moment de la mise en route. C’est mon « diagnostic » à distance …
 
Tiens-moi au courant.
 
Amitié,
 
Claude »
Niet, pas de changement, et le moteur ne démarre pas sans que l’air ne soit purgé, encore une fois.
Découragé, débouté, écoeuré, la sueur qui me coule dans les yeux, je re-démonte la petite pompe et l’examine encore de plus près. Je tire un peu sur mes connexions histoire de vérifier que tout est bien solide.
Et les fils qui se séparent de l’intérieur de la pompe.
QUOI ?
Toutes ces soudures et précautions pour rien!
Parts & Power me vendent une pompe neuve… 211, US$
Et tout fonctionne du premier coup. Incrédule, j’éteint le moteur, le relance et vroum! du premier coup. N’en revenant pas encore, je recommence.
Mes épaules se relâchent et je ris à ne plus pouvoir m’arrêter.
Eureka !
Yves
Yves-R. Girard
 

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